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Et si Mourinho n’était plus au top ?


Pas brillant mais pas non plus chahuté, la méthode Mourinho pourrait poser plus de question. Et si elle ne marchait plus ?

Il y a plusieurs styles d’entraineurs. D’un coté, les tacticiens, des hommes comme Guardiola, qui fondent leur réputation sur leur créativité. D’un autre, les gourous. Mourinho ne l’a jamais caché, son plus grand idole est Alex Ferguson, un père capable de transcender ses garçons pour en faire des bêtes. Le problème étant que s’il est aussi un gourou, José n’est pas Alex. Bien souvent, lui a été reproché son incapacité à construire des effectifs. En effet, il ne reste jamais plus de trois ans dans un groupe et établit des effectifs assez âgés. Jusqu’ici, ses maigres défauts lui ont toujours été pardonnés. Aujourd’hui, les résultats de Chelsea pourrait pourtant le remettre en cause.


La méthode unique du Special One


A ne pas se méprendre, Mourinho n’est comparable à personne. Ses méthodes de gestion de groupe sont unique en leur genre. Adepte de l’interpénétration d’un groupe par son âme et son coeur, il est un psychologue. L’un des rares pouvant, bien que faisant très peu tourner son effectif, intégrer tous ses hommes dans le projet. Interviewer par Enquête de Foot en Janvier dernier, Olivier Dacourt, qui avait été écarté du groupe à l’arrivé du Portugais à l’Inter, était admiratif : « il est très fort. Quand tu ne joues pas, c’est difficile d’être motivé. Il faut accepter de faire des efforts pour rien. Avec lui j’avais plaisir à aller aux entrainements. Ils étaient exceptionnels ». C’est la première patte de Mourinho, celle que l’on ne soupçonne pas toujours. C’est un spécialiste des séances d’entrainements. Pas deux se ressemblent et elles sont toujours fondés sur le jeu.

Mais ce que tous retiennent au-delà du football, c’est l’amour qu’il transmet à ses joueurs. Cette amour qui lui permet aussi bien de descendre ses stars que de contraindre Samuel Eto’o de finir arrière droit dans une demi finale de Ligue des Champions. Le charisme de José est son plus fort atout, et son plus important.


Des résultats insuffisants


Comment juger la saison de Chelsea ? Les spécialistes britanniques sont assez indécis. D’un coté, les blues, portés par Fabregas et Costa, ont effectué une première partie de saison remarquable. 43 buts marqués en championnat, accompagnés de la première place et d’une qualification brillante en huitième de la Ligue des Champions. Mais d’un autre, la deuxième partie, plus centré sur les exploits d’Hazard et un jeu défensif est assez impossible à évoluer. Le titre qui devrait être acquis sans trop de difficulté (Chelsea a 13 points d’avance sur Arsenal qui n’a plus que cinq matches à disputer) est entaché d’une difficile élimination en Coupe d’Europe, dès les huitièmes de finale, contre une équipe que Mourinho voulait affronter : le PSG.


Au delà de cette année, arrive-t-il toujours à faire briller ? Si l’on est attentif, voilà trois saisons que ses équipes déçoivent. Son dernier exercice à Madrid fut assez chaotique, entre performances moyennes et difficultés avec le vestiaire, il n’a pas conservé une bonne image en Espagne. L’année dernière, sans être mauvaise, sa saison est décevante : un quart de finale en Ligue des Champion et une troisième place en championnat. Rien de bien excitant.


Le roi du bluff


Mais alors, comment arrive-t-il à conserver une telle cote ? En décembre dernier, suite aux résultats difficiles du PSG, au micro de RMC, Bernard Laporte s’exprimait sur la période de Laurent Blanc « Laurent Blanc, il n’est pas con … la vérité c’est qu’il ne maitrise pas les conférences de presse. Tu mets Mourinho avec les mêmes résultats de merde, il t’endort tout le monde, il attaque, c’est le patron. Il ne les subit pas. »

Dans la même veine, après une énième pique de Mourinho sur Guardiola, en 2011, avant une demi finale de LDC, le catalan s’emportait : « je ne vais pas rentrer sur ce terrain, il a déjà gagner … Dans cet exercice, Mourinho est le p***** de chef, c’est le p***** de boss. »

S’il y a bien une chose que le Special One n’a pas perdu, c’est sa verbe.


En réalité, si personne ne se demande si ses résultats sont bons, c’est parce qu’il sait détourner l’attention. Son dernier coup d’éclat date de janvier : il a convaincu tout son club qu’une vendetta des arbitres était menée contre eux pour ne pas qu’ils soient champion.

Usant, agaçant, attachant, arrogant, José reste le personnage Mourinho. Est-ce encore suffisant pour s’imposer ? A regarder l’évolution des apparences, clairement. A regarder les saisons qui se suivent et se ressemblent, peut être pas tant.


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