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NBA : Comment le nouveau contrat télévisuel peut transformer la NBA ?

Avec ce nouveau contrat qui va provoquer l’explosion du salary cap, la NBA s’apprête à vivre une vraie révolution !

2,7 MILLIARDS DE DOLLARS PAR AN. Non ce chiffre insensé ne représente pas le salaire de Bill Gates mais la somme que la NBA touchera grâce aux droits télévisuels américains, chaque année, pendant neuf ans, à compter de la saison 2016-2017. Avec ce nouveau contrat, la ligue multiplie par trois ses revenus liés aux retransmissions et entre dans une nouvelle cour, celle de la NFL, des Jeux Olympiques, de la Coupe du Monde. Bien loin de notre maigre Ligue 1 …

Un nouveau salary cap

Par souci d’équité, la NBA fonctionne avec un Salary Cap. Le principe est simple : chaque année, la ligue définit un plafond pour la masse salariale qui est le même pour tous. En cas de dépassement, chaque dollar est taxé. C’est une sorte de paradigme communiste en plein milieu des Etats-Unis. Avec ce choix, la NBA nourrit son système de redistribution des richesses en prenant aux plus riches pour aider les plus pauvres, mais surtout égalise les chances de chacun.

Cette année, Adam Silver et ses camarades l’ont fixé à 63 millions de dollars. Pour situer, il permet théoriquement d’absorber les salaires de Kobe Bryant, LeBron James et Kevin Durant sans payer la moindre taxe. Ce plafond a notamment été pensé, après la réunion de Wade, Bosh et James à Miami, pour éviter que se concentrent trois stars dans la même équipe. Bon, à l’évidence, ça n’a pas du tout fonctionné puisque les prétendants au titre se construisent aujourd’hui sur des trios.

A partir de 2016, le salary cap devrait tourner aux alentours de 90 millions de dollars, soit une augmentation de quasiment 50% ! Avec ce nouveau plafond, les franchises devraient avoir plus de libertés pour signer de très gros salaires ou accumuler les vedettes.


Les nouveaux contrats symbolisent ce futur phénomène


Même si ce changement concerne la saison 2016/2017, les franchises commencent déjà à proposer des salaires faramineux à leurs joueurs. Le meilleur exemple est probablement celui de Ricky Rubio. Le meneur de la Roja vient de signer un contrat de 58 millions de dollars sur quatre ans. Soit près de 14,5 M par an. Autant que James Harden, pourtant déjà All-Star et superstar de la NBA. Surpayé ? Et bien pas tant que ça finalement puisque si l’on applique proportionnellement ce salaire au Salary Cap d’aujourd’hui, il équivaut à 11 millions de dollars par an, le même salaire de Jrue Holiday, le meneur des Pelicans, qui a un bon niveau sans être extraordinaire.

Plus globalement, on voit deux phénomènes se produire. Soit des joueurs corrects comme Bledsoe et Rubio signent des contrats qui apparaissent comme énormes alors qu’en fait ils sont à mettre en perspective. Soit les stars, comme LeBron James signent des contrats courts (il a signé aux Cavs un contrat de deux ans l’été dernier), pour les renégocier à l’été 2016 et avoir des contrats maximum bien supérieurs à ceux d’aujourd’hui. LeBron James qui pourrait par ailleurs à cette occasion devenir le joueur le mieux payé de l’histoire de la NBA.


Une question, quel choix vont faire les joueurs ?


Et oui, car c’est probablement ce qui nous intéresse le plus dans ces comptes d’apothicaire. Que vont faire les joueurs ? Il y a deux possibilités : soit ils suivent l’évolution des finances de la NBA, auquel cas les contrats seront simplement plus onéreux mais le visage des franchises devrait rester à peu près le même. Soit, et c’est ici que ce changement devient intéressant car, à n’en pas douter, certains le choisiront : les joueurs continuent d’avoir des salaires semblables à ceux d’aujourd’hui mais désormais les meilleurs pourront jouer ensemble. Comme, ils sont logiques, ces joueurs iront dans des grandes villes, attractives, leur donnant une forte exposition, comme New York, Los Angeles ou Miami. La NBA connaitrait un phénomène d’hyper concentration des joueurs de gros niveaux dans les mêmes équipes avec le risque de voir mourir des plus petits marchés comme Milwaukee ou Denver.

Le principe qu’avait mit en place David Stern, que ce soit par la Draft ou le salary cap était d’équilibrer les chances de l’emporter et de changer les têtes d’affiches. Avec ce nouveau contrat, on permet aux puissants d’exploiter leur puissance, ce qui n’avait jamais été fait. Une révolution en somme.


Benjamin Revel

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