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Steve Nash, définissons l’excellence

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Ce devrait être fini. Cette Nuit, les Lakers ont annoncé que le canadien serait absent toute la saison. Probablement le clap de fin de la carrière d’un artiste du basket.

LA LEGENDE, en NBA, se construit au gré des titres remportés. C’est l’adage classique. Evan Fournier le disait bien cet été « En NBA, c’est particulier, il y a un gagnant et rien pour le reste ». Pour autant est ce que l’on doit oublier tous les autres ? Ce qui est sûr c’est que nous n’oublierons pas ce bout d’homme d’1m90 et 80 kilos dans une NBA toujours plus physique, plus grande et plus puissante. Ce « stakhanoviste », comme dirait Jacques Monclar, au pays des talentueux.

Le JDS aurait pu retenir qu’il n’a jamais obtenu ce titre tant voulu à une époque où, probablement, les Suns avaient l’effectif pour. Mais rendre hommage à ce génie du basket que l’intelligence et le travail ont forgé est probablement plus adapté à la situation.


Le travail comme vertu


Comment arriver à jouer en NBA à 40 ans ? Comment tenir 18 saisons dans une ligue où le rythme est effréné, où l’on voit de plus en plus de joueur se casser genoux, chevilles, épaules, s’user le corps jusqu’à la rupture ? Steve Nash aussi s’en va sur une blessure mais, comme un symbole, c’est son dos qui l’arrête, le membre le plus sollicité par l’entrainement. Comme disent certains, c’est une blessure de vieux briscard, celle que l’on finit toujours par avoir à force de vieillir, comme une vieille arthrose.


C’est ce qui est passionnant chez le Canadien : il n’a pas de qualité athlétique naturelle mais c’est une force du travail, un amoureux de la perfection, un compétiteur hors-pair. Ce qui marque tous les coéquipiers qu’il a pu avoir au travers du temps, c’est sa capacité à enchainer les heures d’entrainement avec intelligence et acharnement. Intelligence, car rien de ce qu’il ne fait n’est inutile. L’entrainement « Nashien » c’est la définition de tout ce qui peut être utile pour progresser. Acharnement, car rien ne lui a été donné : Steve Nash met 5 ans à s’imposer comme titulaire stable et indiscutable. Il est tradé par les Suns à Dallas en 1998 contre un tardif premier tour de draft et fini par être MVP, deux fois de suite, à 32 ans. Seul Karl Malone a obtenu son premier titre de meilleur joueur plus vieux.


Eriger Steve Nash en modèle de l’excellence c’est faire comprendre à quel point travail et intelligence sont les deux plus belles vertus de ce sport.


« Equipe » comme crédo


Une stat résume la carrière de Steve Nash. Sur les vingt dernières années, il est le seul joueur à avoir été élu MVP en marquant moins de 20 points par match. En revanche, sur ces deux saisons, il tourne à près de 11 passes décisives de moyenne. Il fait des Suns la meilleure attaque et la meilleure équipe du Championnat. Il transforme des joueurs sans « avant » et sans « après » en top scoreurs. C’est le cas d’Amare Stoudemire, de Jason Richardson, ou de Leandro Barbosa. Plus généralement, les Suns réinventent un style de jeu, le run and gun, cette stratégie porté vers l’attaque rapide, très rapide, rêne du showtime et Steve Nash en est l’incarnation, le capitaine, le stratège pendant deux saisons. Il est le coéquipier modèle qui tire les autres vers le haut par l’exemplarité.


Alors, oui, probablement que c’est ce style de jeu qui l’a empêché de gagner un titre, comme Jordan aime le dire « l’attaque gagne des matches, la défense des titres », n’en reste que Steve Nash a été l’emblème de l’une des équipes les plus collectives de l’histoire de la NBA.


Top 10 des passes décisives de Steve Nash


Steve, Merci.


Alors pour conclure, Merci. Merci d’avoir été l’un des derniers vrais meneurs de jeu de la NBA. Merci de nous avoir tous enchantés par ta détermination et ton génie incomparable. Merci de n’avoir jamais laissé tomber ton rêve de titre. Merci de ton amour pour le Basket.

Probablement que le monde se serait plus rappelé de toi si tu avais réussi à remporter ne serait-ce qu’un championnat mais tu resteras pour tous les fans et les connaisseurs du basket l’un des plus beaux spécimens. L’un des plus uniques.


Contrairement à l’avis général, LeBron James aime dire que l’on ne définit pas la grandeur d’une carrière au nombre de titres. Dans ce cas, Steve, tu es l’un des plus grand que ce sport est connu.


Toute l'intelligence de Steve Nash dans ce reportage où il montre sa lucidité sur sa fin de carrière et la difficulté de surmonter les blessures à 40 ans.


Benjamin Revel

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